Au premier abord, l’industrie de la laine ne semble occasionner la souffrance d’aucun animal, bien au contraire. En effet, ne dit-on pas que l’on rend service aux moutons en les tondant ? A ce propos, saviez-vous qu’à l’origine, les moutons muaient d’eux-mêmes et que ce sont les éleveurs qui ont créé des races qui ne muent pas ?
Cela n’aurait pas été bien grave s’ils s’étaient arrêtés là et s’étaient contentés de tondre avec douceur les moutons... Mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que leur objectif principal, c’est de faire un maximum de profit et non pas de veiller au bien-être des animaux qu’ils exploitent.
Cela ne sont évidemment pas les petits éleveurs qui fournissent le marché international. Celui-ci requiert de grandes quantités de laine à bas prix que seuls les éleveurs possédant des troupeaux de 2000 à 8000 moutons peuvent produire. Si vous n’avez jamais vu d’aussi grands troupeaux, c’est que 80 % d’entre eux se situent en Australie. Certes, c’est un grand continent peu peuplé, mais aussi grand soit le terrain que puisse posséder un éleveur, il peut difficilement contenir autant de moutons sans qu’il n’y ait surpopulation. De surcroît, les conditions climatiques du pays sont extrêmes : pluies torrentielles, longues périodes de sécheresse et grandes variations de température sont le quotidien de ce que doivent endurer les moutons. Il n’est évidemment pas possible pour un éleveur de soigner autant d’animaux. C’est pourquoi environ 30 % des agneaux meurent avant d’avoir atteint l’âge de 8 semaines. Le sort des 70 % des survivants n’est guère plus enviable...
Les Mérinos, qui constituent la majorité des moutons, doivent subir une opération très douloureuse, le museling,pratiquée évidemment sans anesthésie, puisque les agneaux sont facilement maîtrisables. Celle-ci consiste à prélever de larges bandes de chair au dos de leurs pattes afin de prévenir d’éventuelles infections dues à leur excès de laine (qui, lui aussi, est le fruit de croisements opérés par les éleveurs...). Mais les plaies sont souvent envahies par les mouches avant d’avoir pu cicatriser. Celles-ci y pondent leurs larves qui, lorsqu’elles éclosent, se nourrissent de la chair des agneaux...
Les moutons qui échappent à ce supplice n’échappent néanmoins pas à la tonte qui n’est guère moins douloureuse. En effet, comme les tondeurs sont payés au volume, ils travaillent le plus rapidement possible et manient la tondeuse avec brutalité. De plus, les moutons sont tondus au début de l’hiver (lorsqu’ils ont le plus de laine) si bien qu’ils endurent le froid en hiver (1 million en meurent chaque année) et doivent supporter leur épaisse toison en été.
Lorsqu’avec l’âge, les moutons cessent d’être productifs, continuer de les nourrir serait une perte économique pour l’éleveur. Ils sont donc récupérés par l’industrie de la viande qui se charge à son tour d’en tirer un maximum de profit. Ainsi, l’industrie de la laine est étroitement liée à celle de la viande, à laquelle elle sert de fournisseur. Cautionner l’une, c’est cautionner l’autre. Cela est valable tant pour les élevages industriels que pour les élevages extensifs qui, moins horribles dans le détail, n’en aboutissent pas moins au même résultat.
Pourquoi donc continuer à acheter des vêtements en laine alors qu’il existe des matières tout aussi chaudes et mêmes plus abordables ? Pour n’en citer que quelques-unes : le polyester, le chlorofibre, la maille polaire, le Gore-Tex, etc. Il suffit de regarder l’étiquette cousue à l’intérieur du vêtement pour vérifier en quoi il est fait... Et quand on sait que ce simple geste peut éviter tant de souffrance...
Source : article paru dans Peta.
http://antispesite.free.fr/materiel.html